Ce rapace au bec crochu et aux griffes puissantes et acérées peut être confondu avec son cousin l’Aigle pomarin. Les points de ressemblances sont si nombreux qu’ils rendent bien souvent son identification difficile. En effet, tout comme lui, il est entièrement brun noir avec des reflets cuivrés. Autre élément de convergence, les sus-caudales peuvent être mêlées de blanc et les rémiges primaires sont noires à racine blanchâtre. Le bec est noir, la cire et les pattes jaunes, l’iris brun. Les facteurs de discrimination et de divergence sont finalement une question de spécialistes et d’acuité visuelle : élément principal, l’Aigle pomarin est légèrement plus clair et plus petit. Si l’on rentre dans les détails, le critère le plus typique est visible en vol, avec un contraste différent visible dans le dessous des ailes : chez l’Aigle criard, les couvertures sous-alaires sont plus sombres que les primaires.Chez l’Aigle pomarin, les couvertures sous-alaires sont plus claires que les primaires. Il existe une forme de couleur beige clair dite fulvescens. Elle se reproduit depuis la Pologne à l’Est vers l’Asie centrale.
Son menu se compose principalement de petits mammifères comme les campagnols, les rats, les sousliks, les hamsters et les taupes. La part des oiseaux dans son régime alimentaire est plus importante que chez l’Aigle pomarin. Les poissons, les batraciens. Reptiles et gros insectes jouent également un rôle significatif. En hiver il ne dédaigne pas les cadavres d’animaux
L’Aigle criard utilise plusieurs techniques de chasse. Le plus souvent, il le fait à partir d’un poste d’affût situé en bordure d’une rivière, d’un lac ou dans une zone ouverte. Cependant, il peut capturer ses proies à la suite de vols planés exploratoires. Il peut également chasser à pied des jeunes oiseaux d’eau encore inaptes au vol.
Il niche dans les forêts à proximité d’un point d’eau. Il utilise un ancien nid de rapace ou bien il le construit lui-même à une hauteur comprise entre 8 et 12 mètres. En mai ou en juin, la femelle pond deux œufs de couleur blanc-gris dont l’incubation dure jusqu’à 41 jours. La femelle commence à couver à partir du premier œuf alors que le mâle prend en charge le ravitaillement. Les aiglons gardent le nid entre 60 et 65 jours.
Les aigles criards sont migrateurs : ils quittent les zones de reproduction de septembre à la fin d’octobre en direction du nord de l’Égypte, de la Turquie, de l’Irak, de l’Inde et du sud de la Chine. Une fraction des oiseaux est sédentaire dans le sud de l’Europe et autour du bassin méditerranéen. Les aigles criards regagnent leur quartier d’été à la mi-avril.
L’Aigle criard fréquente les boisements clairsemés, les forêts riveraines, les lacs, les marais et les salines. Ce choix est directement lié aux impératifs de nidification et aussi pour une large part aux nécessités de son alimentation.
Son aire de peuplement couvre l’Asie, la Chine, la Sibérie, la Perse, la Russie, la Finlande,la Roumanie, la Pologne, la Hongrie. Il se rencontre aussi en Grèce et dans les Balkans, en Italie et parfois en Camargue.
Il passe de plus en plus l’hiver dans le nord d’Israël dans la Vallée du Houlé autour du lac Agamon.
L’Aigle criard bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire1. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.