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Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula)

Le Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) est une espèce de passereau d’Eurasie appartenant à la famille des Fringillidae. Il vit et se nourrit en couple, à la lisière d’un bois ou d’une haie. Il disparaît rapidement si on l’approche. Visiteur régulier des petits jardins, surtout dans les régions riches en vergers, il reste très discret, à l’abri de la végétation.

Sa livrée élégante lui vaut d’être l’un des passereaux les plus populaires et il est souvent représenté sur les cartes de vœux de la nouvelle année, sur fond de paysage enneigé.

Cet oiseau mesure 14,5 à 16,5 cm de longueur pour une envergure de 28 cm et une masse de 21 à 27 g.

Le Bouvreuil pivoine possède une forte carrure. Sa silhouette toute en rondeur et son naturel très paisible lui confèrent une allure débonnaire, que confirment ses mouvements lents et mesurés et son comportement très pacifique vis-à-vis de ses congénères.

Le plumage de son dos est gris-bleu, les ailes et la queue sont noires ainsi que le dessus de la tête. Le mâle se distingue par son thorax teinté orange. La femelle arbore une poitrine plus terne, gris-orangé ou beige.

Il est pourvu d’un bec noir, court et puissant.

Comme on le voit peu, il est plus facilement repérable par son chant très dépouillé, un bref sifflement, doux et mélancolique, sur une seule note.

Le Bouvreuil pivoine fréquente surtout les milieux boisés, avec une prédilection pour les bois de conifères. Il visite aussi régulièrement les parcs, jardins, haies et buissons et les vergers où il abonde en hiver et au printemps, attiré par les bourgeons des arbres fruitiers qu’il cisaille avec appétit. Mais il ne s’écarte jamais très longtemps du couvert que lui offrent les arbres et les fourrés où il passe souvent inaperçu.

Le Bouvreuil pivoine est presque exclusivement granivore, trouvant principalement sa subsistance sur les arbres, dont il pioche les semences, particulièrement les bouleaux, charmes, aulnes, lilas commun, érables et frênes. Il se nourrit aussi des graines des résineux, dont il parvient aisément à décortiquer les cônes, et des herbes folles : armoise, orties, séneçon, pissenlit…, ainsi que de celles contenues dans les baies sauvages.
Sa seconde source d’alimentation est bien connue : ce sont les bourgeons, au grand regret des arboriculteurs.

  • Ponte : 4 à 6 œufs
  • Couvaison : 14 jours (femelle)
  • Envol des jeunes : 14 à 16 jours
  • Longévité : jusqu’à 17 ans

Vers la fin du mois d’avril, la femelle confectionne seule le nid à partir de menus rameaux généralement arrachés aux branches des arbres. L’ouvrage achevé, elle en tapisse le fond avec des matériaux divers tels que poils, lichens, mousses et radicelles. Le mâle ne participe pas à la construction, mais se montre attentionné en accompagnant sa femelle lors de ses déplacements à la recherche des matériaux. Le nid, très solide malgré son aspect sommaire et un peu lâche, est généralement bâti à faible hauteur, bien souvent sur un sapin ou épicéa.

La femelle y dépose ensuite 4 à 5 œufs qu’elle couvera également seule pendant 12 à 14 jours, ne s’absentant très brièvement du nid que pour aller en quête de nourriture. Là encore, le mâle la suit dans ses allées et venues. L’élevage et le nourrissage des oisillons est assuré par les deux parents sur une durée de 12 à 16 jours au nid, puis une dizaine de jours encore après que les jeunes ont pris leur envol. Après cela la famille reste tout de même unie jusqu’à l’automne.

À la fin juin ou au début de juillet, le couple élève une seconde couvée, parfois suivie d’une troisième.

C’est un arboricole typique qui évolue dans les frondaisons des arbres et des buissons où il n’hésite pas à explorer des rameaux relativement fins pour accéder aux bourgeons. Il descend beaucoup plus rarement sur le sol pour picorer les graines. Lorsque les akènes sont logés au fond d’une corolle (pissenlit), le bouvreuil pivoine, contrairement aux carduélinés au bec aigu qui saisissent les graines une à une, cisaille latéralement la tête de la plante pour accéder directement aux graines. Il prélève directement sa nourriture sur les branches et les rameaux en adoptant parfois des positions acrobatiques. Mais lorsque la tige des plantes herbacées est trop faible pour supporter son poids (souvent sur les orties), il exécute un vol sur place, pendant quelques secondes mais répété, tout en cueillant les graines du bec. Une photo (in Ottaviani 2008) illustre ce comportement.