L’espèce ne présente pas de dimorphisme sexuel si ce n’est une légère différence de corpulence : 89 à 107 mm de longueur d’aile pliée et 55 à 64 g pour le mâle au lieu de 91 à 96 mm et 38 à 52 g pour la femelle. Le bec est court et conique, adapté aux graines qu’il consomme.
Cet oiseau présente le dessus du plumage brun grisâtre ou roussâtre rayé de brun noir et le dessous blanc tacheté de brun noir sur les côtés de la gorge et à la poitrine tandis que les flancs sont rayés de noir.
Le Bruant proyer picore à terre les graines des herbes et des céréales, qui constitueraient 75 % de son alimentation. Il coupe de petites feuilles et des bourgeons. Il cueille aussi des baies.
Essentiellement pour nourrir ses jeunes, il capture des insectes adultes et larves (coléoptères, chenilles, sauterelle, etc.), des araignées, des mollusques et des vers de terre.
Reproduction
Entre fin février et mars, le mâle s’installe sur son territoire et chante. Très discrètes, les femelles demeurent en bandes jusque fin avril. Le mâle est quelquefois polygame.
Le nid est construit à même le sol, avec des racines, des herbes sèches. Le fond est tapi de poils ou de foin.
En mai-juin, la femelle pond 3 ou 5 œufs, rarement 6, blancs tachetés et marbrés de noir, dont la taille a pour valeurs extrêmes : 19,0-28,6 mm × 16,0-19,5 mm3. Elle les couve seule durant 12 à 14 jours, puis nourrit les petits, aidée à partir du quatrième jour par le mâle3. Alors qu’ils ne savent pas encore voler, les petits quittent le nid sans trop s’éloigner à l’âge de 9 ou 12 jours.
Une fois l’élevage des jeunes terminé le couple peut avoir une seconde nichée.
Comportement
Territorial en période de reproduction, le Bruant proyer constitue le plus souvent de petits groupes en période internuptiale. Les dortoirs sont fréquemment situés à proximité de l’eau, dans les champs de plantes sarclées et les prairies. Ils peuvent réunir entre 500 et 700 oiseaux en automne.
Cette espèce boit et se baigne volontiers.
Ses appels sont des ticks, doublés lorsqu’il vole. Le chant est court, ressemblant à un zick zick zick zick zick chnirrps3 (Écouter).
Il vit dans toute l’Europe, à l’exceptions des régions nordiques. On le trouve également en Afrique du Nord et dans une grande partie de l’Asie.
Les populations les plus au nord de la répartition migre en grands groupes vers le sud de l’Europe ou de l’Asie.
Il habite principalement les terrains ouverts, comme les champs de céréales, ou les pâtures de basse altitude.
Initialement classé dans le genre Emberiza, puis transféré dans un genre distinct Miliaria Brehm, 1831 à cause de sa taille plus grande que les autres bruants, et à un dimorphisme sexuel peu important du point de vue du plumage. Cependant, les analyses de squelettes, puis les analyses d’ADN mitochondrial, ont montré le manque de justifications pour une classification dans un genre différent.
Le Bruant proyer est donc désormais nommé Emberiza calandra, et admet pour synonymes latins Miliaria calandra Linné, Emberiza miliaria Linné, Fringilla projer Muller et Miliaria europaea Swainson.
On reconnait 4 sous-espèces :
- E. c. calandra Linnaeus, 1758, est la sous-espèce type ;
- E. c. burturlini Johansen, 1907 ;
- E. c. clanceyi Meinertzhagen, 1947 ;
- E. c. thanneri Tschusi zu Schmidhoffen, 1903.
La sous-espèce E. c. insularis Parrot n’est reconnue que par certains auteurs.
Le Bruant proyer bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.
foto: mihai baciu