Le Pic épeiche (Dendrocopos major) est une espèce de pics très répandue en Europe et dans le Nord de l’Asie.
Le pic épeiche ressemble aux autres pics bigarrés (pic épeichette, pic mar, pic à dos blanc, etc.), mais s’en distingue par le dos bien plus sombre, le bas-ventre rouge vif et, pour ce qui concerne le mâle, une tache rouge sur la nuque. Seules deux bandes blanches bien visibles de chaque côté du dos sont présentes. La femelle est identique au mâle, à part sa nuque qui est noire. Le jeune pic épeiche a une large calotte rouge et le bas-ventre dans les tons rosés, plus clair que celui de l’adulte. Pour se maintenir à la verticale des branches qu’il parcourt, il utilise comme support des plumes spéciales de sa queue, les rectrices, qui sont rigidifiées.
La langue des pics épeiches est effilée, très longue, visqueuse et pourvue de nombreux corpuscules, avec une petite extrémité plate et pointue qui est ornée de petits crochets. L’oiseau peut la projeter loin en avant. Les tarses sont courts et les doigts sont pourvus d’ongles solides et recourbés. Deux doigts sont à l’avant et deux à l’arrière, ce qui permet à l’oiseau de monter facilement aux arbres tout en prenant appui sur les plumes de la queue, très robustes. Les yeux sont foncés, entourés d’une fine bande blanche. Le bec est puissant, pointu et noir. Les pattes et les doigts zygodactyles sont grisâtres. La femelle a la calotte noire.
Le pic épeiche se nourrit d’insectes, de larves sous l’écorce ou dans les bois, mais aussi de graines ligneuses et de baies. Vient parfois aux mangeoires. Par temps de neige et de gel persistants, il vient se nourrir aux boules de graines et graisse du commerce suspendues hors de l’atteinte des chats. On peut le voir aussi au mois de mai et au mois de juin, venir se nourrir aux boules de graisses du commerce, mais aussi à des plaques de graisses que l’on peut fabriquer soi-même. Avec son bec, il lui arrive de transpercer le nichoir des mésanges pour en ramener les oisillons comme nourriture pour sa propre couvée.
Préférentiellement dans les boisements âgés, bocages, parcs, parfois jardins avec de vieux arbres, les haies d’arbres et les vergers, de la taïga arctique jusqu’aux régions méditerranéennes.
Le pic épeiche picasse, pleupleute. Le pic épeiche a pour cri typique une note explosive courte et sèche. Il émet aussi des « chick » plus doux et plus bas. Il utilise les tambourinages pendant les parades territoriales.
Le pic épeiche loge dans un tronc ou une branche. Le diamètre du trou d’entrée est de 5 – 6 cm (plus grand que celui du pic épeichette). 4 à 7 œufs en une ponte d’avril à juin.
Asie (jusqu’au Japon), Asie Mineure, nord-ouest de l’Afrique et Europe. En France, où il est généralement sédentaire, on le rencontre sur tout le territoire.
Le pic épeiche niche dans des cavités creusées par les deux adultes, en mars et avril. La femelle dépose 4 à 7 œufs blancs, entre la mi-mai et début juin. L’incubation dure environ 16 jours, assurée par la femelle dans la journée, et par le mâle la nuit. Les poussins sont nidicoles et sont nourris par les deux parents. Ils quittent le nid à l’âge de 18 à 21 jours.
Comme tous les pics, le pic épeiche a sans doute beaucoup souffert de la raréfaction des bois morts et arbres sénescents en forêt. Les monitorings de la « Station ornithologique suisse » ont démontré que la restauration de la quantité et qualité des bois morts et sénescents (suivi par l’Inventaire forestier national suisse) a permis une nette augmentation des populations reproductrices des espèces forestières dépendante de plusieurs types de bois mort (pic noir, pic épeiche, pic mar, pic épeichette, pic vert, pic tridactyle ainsi que mésange huppée, mésange boréale et Grimpereau des bois) de 1990 à 2008, bien dans une mesure variant selon ces espèces.
Le pic à dos blanc a même fortement élargi son aire dans l’est de la Suisse.
Pour toutes les espèces suivies, hormis pour le pic vert et le pic mar., la disponibilité croissante de bois mort semble être le facteur explicatif le plus important. Ces espèces consommant les insectes parasites des arbres, on peut supposer que la résilience écologique des forêts en sera améliorée
L’espèce Dendrocopos major a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758, sous le nom initial de Picus major.
- Picus major Linné, 1758 (protonyme)
- Picoides major Linné, 1758
Le Pic épeiche bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.