elanus caeruleus

Élanion blac (Elanus caeruleus)

L’Élanion blac (Elanus caeruleus), souvent appelé Élanion blanc, est une espèce de petits rapaces appartenant à la famille des Accipitridae.

Le terme de « blac », choisi par la Commission internationale des noms français des oiseaux, prête à confusion en français et il n’est pas rare de voir l’espèce nommée « Élanion blanc ».

  • Nom scientifique valide : Elanus caeruleus (Desfontaines, 1789),
  • Nom normalisé (nom technique) CINFO (1993) : Élanion blac,
  • Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) recommandés ou typiques en français : élanion blac, élanion blanc, milan à épaulettes noires.
  • Autres noms vulgaires ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d’autres espèces : Couhier blac (désuet), Le blac

Elanus vient du grec tardif élanos (milan). Caeruleus signifie « bleu » en latin, et se rapporte à la couleur du dessous de ses ailes. L’espagnol d’ailleurs a retenu cette caractéristique dans sa dénomination et nomme l’élanion Elanio azul (Élanion bleu).

Le terme français de blac a été créé en 1787 par François Levaillant. Ce dernier n’a pas fourni d’explication sur ce choix. Trois hypothèses sont avancées :

  • blac pourrait venir de l’arabe ablaq, qui signifie « bigarré de noir et blanc ». L’Élanion en vol, vu de dessous, peut correspondre à ce qualificatif ;
  • il pourrait s’agir d’une erreur de retranscription du mot blanc ;
  • une mauvaise traduction de l’anglais black a également été évoquée, l’oiseau étant appelé Black-winged kite (c’est-à-dire milan à ailes noires) par les anglophones. À l’époque de Levaillant, toutefois, l’anglais n’avait pas la prédominance qu’il a aujourd’hui. C’est l’ornithologue Paul Géroudet qui va le premier employer le terme d’Élanion blanc.

Cet oiseau mesure de 30 à 35 cm de long pour une envergure de près de 78 cm et il pèse de 242 à 276 g. Il présente une grosse tête pour sa taille, des ailes longues et une queue fourchue assez courte. Ses parties supérieures sont gris bleu pâle, les inférieures sont blanches. Ses yeux sont rouges.

Cette espèce ne présente pas de dimorphisme sexuel

L’élanion blac vit essentiellement en Afrique subsaharienne et en Asie tropicale.

Jusqu’à une époque récente, en France, cet oiseau ne pouvait être observé que dans le Sud des Pyrénées. Depuis une vingtaine d’années, il s’est établi au Pays Basque et il a progressivement conquis de nouveaux territoires dans le Sud-Ouest de la France. Depuis deux ans, des ornithologues professionnels et amateurs ont reconnu des sites de reproduction dans le Nord-Ouest du Gers, dans des lieux encore inconnus du grand public, pour protéger l’espèce. En 2012, un couple accompagné de trois juvéniles a été observé en Mayenne. En octobre 2020 un couple et deux juvéniles sont observés en Maine-et-Loire.

Aire de répartition de l’élanion blanc

D’après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des trois sous-espèces suivantes :

  • E. c. caeruleus (Desfontaines, 1789) : sud-ouest de la péninsule Ibérique, Afrique et sud-ouest de la péninsule Arabique ;
  • E. c. vociferus (Latham, 1790) : du Pakistan à l’est de la Chine, péninsule Malaise et Indochine ;
  • E. c. hypoleucus Gould, 1859 : Insulinde et Nouvelle Guinée.

Cette espèce se nourrit de rongeurs, de petits reptiles, de gros insectes et de quelques oiseaux. Comme le Faucon crécerelle, il est capable pour chasser de faire du sur place en volant. Il pratique également l’affût, très souvent au crépuscule.

L’élanion blac niche généralement dans un arbuste ou un arbre (pin ou chêne) à faible hauteur. Le petit nid est construit avec des brindilles fines et la femelle y dépose 3 à 5 œufs. Les oisillons naissent inermes et sans plumes. Au bout de trois semaines, ils ont des plumes et après le premier mois ils commencent à voler.

Les élanions blacs refont chaque année un nouveau nid, souvent dans le même arbre.

Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1789 sous le basionyme de Falco cæruleus par le naturaliste français René Desfontaines (1750-1833), puis recombinée dans le genre Elanus en 1809 par son homologue Ludovic Savatier (1830-1891). Ce genre est assigné à la famille des Accipitridae.

Foto  : Anonymus