oxyura leucocephala

Érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala)

L’Érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala) est une espèce de canard à large bec plat et à la queue rigide, une espèce assez rare du sud de l’Europe où on peut l’observer dans les lagunes saumâtres et les marais d’eau douce. Elle niche dans le sud de l’Espagne, la Sardaigne, en ex-Yougoslavie, en Turquie, et en Algérie dans la région de Skikda. Elle s’est reproduite en Corse jusqu’en 1966, l’oiseau est un nicheur disparu de France (Dubois & al. 2008).

Menaces

L’érismature à tête blanche est une espèce en forte voie de régression, déjà considérée comme disparue depuis le début du siècle dans de nombreux pays européens.

Elle est une des premières victimes du saturnisme aviaire et comme d’autres espèces du recul des zones humides.

En raison de son comportement alimentaire, c’est l’une des espèces d’anatidés qui ingère le plus grand nombre de plombs toxiques (grenaille de plomb de chasse acquis avec la nourriture prélevée dans le sédiment). Ces plombs, probablement confondu avec le grit sont stockés dans le gésier où ils seront rapidement érodés par les cailloux également ingérés.

Lors d’une étude faite de 1996 à 2001 dans la zone humide espagnole de El Hondo (considérée comme « domaine clé pour la sarcelle marbrée et l’érismature à tête blanche »), 71 % des gésiers d’érismatures à tête blanche trouvés morts ou moribonds contenaient au moins un plomb, contre 21% des gésiers de sarcelle marbrée, espèce vulnérable également concernée par l’ingestion de grenaille. Un à quatre plomb suffisent à induire une intoxication mortelle (on parle de saturnisme aviaire).

La contamination augmente avec l’âge. Le plomb passe dans le sang puis dans divers organes dont le cerveau. La plus grande partie du plomb que l’animal de peut excréter sera stockée dans les os et les plumes. Le reste est principalement stocké dans le foie, avec chez les érismatures concernés des symptômes visibles d’intoxication de cet organe. Selon cette étude, le plomb de chasse est la première menace pour ces deux espèces ; ils invitent à faire des recherches complémentaires sur la contamination des plantes, invertébrés, de l’eau et des sédiments pour les autres métaux, ainsi que pour étudier leurs possibles effets sub-létaux. L’origine cynégétique du plomb trouvé dans le foie ou les os des érismatures (et de la sarcelle) a été confirmée par des analyses isotopiques Chez cette espèce, le plomb s’accumule surtout dans les os, mais également à forte concentration dans le foie (moyenne géométrique pour l’os = 88.9 ppm, maximale = 419 ppm alors que pour le foie la moyenne géométrique est de 16.8 ppm, et le maximum 57.0 ppm). Le rapport 206 Pb / 207 Pb dans le foie et les os est le même que chez la sarcelle et ne montre pas de différences significatives par rapport aux ratios mesurés dans la grenaille de plomb de chasse ce qui soutient l’hypothèse que le plomb de chasse en est bien à l’origine.

Sa longueur est de 46 cm.