larus argentatus

Goéland argenté (Larus argentatus)

Le Goéland argenté (Larus argentatus) est une espèce d’oiseau de mer européen de taille moyenne de la famille des Laridae. Blanc à dos gris, il est génétiquement proche des autres goélands à tête blanche du genre Larus. Mâle et femelle sont presque identiques, mais le juvénile possède un plumage très différent et met quatre ans à acquérir son plumage d’adulte.

La taxonomie du goéland argenté, très complexe, a subi depuis la fin du XXe siècle des modifications importantes qui sont encore en discussion. Notamment, le goéland hudsonien vivant en Amérique du Nord, et le goéland de la Véga, asiatique, ont été séparés du goéland argenté européen, ou goéland argenté sensu stricto, depuis le début du XXIe siècle.

Bon voilier et bon marcheur, le goéland est un omnivore opportuniste à tendance carnivore, qui n’hésite pas à devenir charognard, ou à pratiquer le cleptoparasitisme, voire le cannibalisme. Oiseau sociable, il niche en colonie et produit chaque année deux ou trois oisillons qui, s’ils parviennent à l’âge adulte, auront une probabilité de survie particulièrement élevée.

Les populations de goélands argentés ont connu une forte augmentation tout au long du XXe siècle. Cela a eu pour conséquence des heurts avec l’espèce humaine au niveau local, ou un impact négatif sur l’environnement, suscitant des opérations de régulation à l’échelle locale ou régionale. En dépit d’une stabilisation des effectifs au cours des dernières décennies, voire de déclins dans certaines régions, le goéland argenté reste un oiseau de mer très commun sur les côtes de France et de la plupart des pays d’Europe occidentale.

Cet oiseau essentiellement blanc et gris a un corps assez puissant, et relativement court par rapport à la longueur de ses ailes. Tout comme de nombreux genres d’oiseaux de mer, aptes à planer aussi bien au ras de l’eau qu’en altitude, il a une envergure importante et des ailes étroites. Les pattes courtes, le bec comprimé latéralement, avec l’arête de la mandibule supérieure courbe, dénotent un oiseau de la famille des Laridés. La corpulence, la longueur égale des plumes de la queue (rectrices), le bec fort et légèrement crochu au bout ainsi que le motif des couleurs sur les rémiges primaires sont caractéristiques du genre Larus. La couleur gris moyen du dos, la couleur blanc pur de la tête, du cou, de la gorge et de la face inférieure, l’arête de la mandibule inférieure faisant un angle marqué, ainsi que les marques noires et blanches à l’extrémité de chaque aile, constituent des éléments caractéristiques de l’espèce. Le bec est jaune et présente une tache rouge sur la mandibule inférieure. La couleur des pattes palmées est rose chair. L’iris de l’œil est jaune pâle.

Le ton de gris du dos et l’importance des marques blanches et noires à la pointe des ailes, c’est-à-dire à l’extrémité des rémiges primaires  sont variables selon les sous-espèces.

Le plumage d’éclipse se met en place par une mue complète se déroulant entre mai et octobre. Il se caractérise par des stries longitudinales brun-gris sur la tête et la nuque. Cette modification du plumage est accompagnée d’une très légère modification de la couleur du bec et des pattes, qui deviennent un peu plus ternes. Ces stries disparaissent après une mue partielle qui se déroule entre janvier et avril, pour faire de nouveau place au plumage nuptial ; le bec et les pattes reprennent alors des couleurs plus vives.

Il n’y a pas de différence de plumage entre mâles et femelles, mais ces dernières sont généralement de dimensions plus réduites. Le goéland argenté mesure entre 55 et 67 cm de longueur pour une envergure de 130 à 160 cm, et pour un poids variant de 750 à 1 250 g. L’aile pliée mesure entre 410 et 450 mm chez le mâle, et entre 390 et 425 mm chez la femelle. La longueur de la queue varie de 160 à 180 mm, celle du bec de 47 à 60 mm et celle du tarse entre 63 et 68 mm.

Il faut plus de quatre ans au goéland argenté pour acquérir son plumage adulte. Il doit pour cela passer par plusieurs plumages et plusieurs mues :

Le plumage juvénile remplace le duvet de l’oisillon et se met en place avant même le premier envol. Ce plumage est couvert de taches et mouchetures ressemblant à des écailles brunes, particulièrement au niveau de la tête, du cou et de la poitrine, ce qui confère à l’oiseau un aspect nettement plus sombre et brun que celui de l’adulte. Le bec est noir et l’iris de l’œil brun foncé. Ces premières plumes sont de qualité médiocre, l’essentiel de la dépense énergétique étant destiné à la croissance du jeune goéland. Elles sont par conséquent particulièrement sensibles à l’usure et à la dégradation par les ultraviolets, et ont tendance à pâlir et ternir au cours du temps. À partir de ce stade, les jeunes, comme ceux des autres goélands à tête blanche, sont appelés « grisards ».

Au cours du premier hiver, les plumes du manteau subissent une première mue, mais le plumage reste marqué de brun. Quelques plumes plus pâles commencent à apparaître sur la tête, le cou et la poitrine. La base du bec commence à rosir.

Lors du deuxième hiver, les rémiges primaires muent pour la première fois. Ce phénomène achève la première mue complète du plumage, débutée au cours de l’été. La tête, le cou et la poitrine, bien que plus clairs, peuvent chez certains individus encore être fortement striés de brun. Plusieurs plumes du manteau sont teintées du gris du plumage adulte, en nombre variable selon les individus de cet âge. Le bec est beaucoup plus rose désormais, mais son extrémité est encore tachée de noir. L’iris commence parfois à s’éclaircir et à prendre la couleur jaune.

Le plumage de troisième hiver subit une nouvelle mue complète : les rémiges primaires acquièrent des marques blanches, et la majorité des plumes du manteau et les couvertures alaires deviennent grises. Les rectrices sont partiellement blanches, terminées d’une bande de couleur brun-noir. La tête, le cou et la poitrine sont désormais presque blancs mais restent plus ou moins striés de traits bruns. L’iris est devenu jaune, parfois encore ponctué de sombre. Des taches noires persistent sur le bec, qui commence à jaunir.