milvus migrans

Milan noir (Milvus migrans)

Le Milan noir (Milvus migrans) est une espèce de rapaces de taille moyenne de la famille des Accipitridae.

Le Milan noir est reconnaissable à son allure lorsqu’il vole car sa queue a la forme d’un « V ».

L’espèce peut être observée dans nombreux types d’habitat. Néanmoins, sa préférence va aux vallées de montagnes et aux terrains bas. Le site choisi doit tenir compte de deux impératifs : premièrement, la présence de grands arbres ou d’escarpements rocheux favorables à la nidification ; deuxièmement la proximité de cours d’eau, de lacs ou d’étangs qui sont nécessaires à son approvisionnement et à son alimentation. Le Milan noir peut également stationner en bordure des villes. Son comportement est opportuniste, il se fait souvent aider par les agriculteurs lors de labourage de champs, où il se regroupe en bande de quelques dizaines pour débusquer les rongeurs fuyards.

Le Milan noir est une espèce à l’aire de répartition extrêmement vaste qui comprend les zones tempérées et tropicales d’Eurasie, l’Afrique tropicale et une partie de l’Australasie.

Curieusement cette espèce est absente de la majorité des îles de l’archipel indonésien.

Le Milan noir bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

Le Milan noir arrive à vivre 20 ans. Il peut se reproduire à partir de deux ou trois ans.

La nidification du Milan noir commence en mars. Il ne construit pas de nid, mais choisit en général un ancien nid de corvidé qu’il répare en cas de besoin, ajoutant souvent des morceaux de plastique d’emballage. Fin avril ou début mai, deux ou trois œufs sont pondus et couvés, le plus souvent par la femelle. L’incubation dure 32 à 33 jours en moyenne. Pendant ce temps, le mâle chasse et ramène des proies, mais c’est la femelle qui distribue la nourriture aux oisillons.

À six ou sept semaines les jeunes milans s’envolent. Ils restent dépendant de leurs parents pendant encore 15 à 30 jours supplémentaires. Ils nichent en petites colonies et leur territoires sont espacés les uns des autres. Quand les jeunes milans volent avec les adultes au début du mois de juillet, on peut voir des rassemblements d’une centaine voire plus de milans noirs.

Le Milan noir n’est pas un très bon chasseur, mais il est pourtant capable de faire des acrobaties aériennes spectaculaires pour trouver sa nourriture. On le voit souvent planer très lentement à faible hauteur, pratiquement immobile, à la recherche d’une proie facile (lapereau, jeune oiseau) ou d’une charogne. Quand un poisson mort dérive sur une rivière, un fleuve ou un lac et que le milan le repère en volant, il descend sur lui en effectuant une série de glissades, de piqués et de dérapages spectaculaires. Rasant l’eau, il attrape le cadavre d’une patte et va manger son repas sur un perchoir. Charognard, il repère rapidement les cadavres des rongeurs ou des oiseaux. Il chasse également les insectes en vol.

D’après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des cinq sous-espèces suivantes :

  • Milvus migrans affinis Gould 1838 ; sous-espèce australasienne elle aussi sédentaire ;
  • Milvus migrans formosanus Kuroda 1920 ; sous-espèce de Taïwan ;
  • Milvus migrans govinda Sykes 1832 ; sous-espèce sédentaire en Inde et au Pakistan ;
  • Milvus migrans lineatus (J.E. Gray) 1831 ; sous-espèce asiatique migratrice ;
  • Milvus migrans migrans (Boddaert) 1783 ; le Milan noir paléarctique, au bec noir ; c’est un migrateur venu d’Afrique durant la saison chaude ; il niche dans un arbre ou sur une corniche, et excelle à attraper ses proies à la surface de l’eau après un rapide piqué.

Deux anciennes sous-espèces sont désormais considérées comme faisant partie d’une espèce à part, le Milan d’Afrique (Milvus aegyptius) :

  • M. a. aegyptius (anciennement M. m. aegyptius), présente en Afrique du Nord-est, sédentaire ;
  • M. a. parasiticus (anciennement M. m. parasiticus), présente en Afrique tropicale, sédentaire.

Il a été aussi suggéré de considérer la sous-espèce M. m. lineatuscomme une espèce à part entière, mais les éléments semblent manquer