L’Ouette d’Égypte (Alopochen aegyptiaca) est une espèce d’oiseaux de la famille des anatidés. C’est la seule espèce du genre Alopochen à ne pas être éteinte. Elle appartient à la sous-famille des Tadorninae qui comprend notamment les tadornes.
Dans l’Égypte antique, cet oiseau était considéré comme sacré.
L’Ouette d’Égypte mesure entre 63 et 73 cm, le plumage est globalement brun roussâtre, la tête est plus claire avec une tache marron près de l’œil.
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel bien que le mâle soit légèrement plus grand que la femelle.
Il y a une grande variation dans la teinte du plumage, certains individus étant plus gris que bruns.
Cette espèce habite l’Afrique au sud du Sahara ainsi que la vallée du Nil jusqu’à Assouan. Elle est principalement sédentaire et ne s’éloigne que rarement des lacs et rivières. Elle fréquente tous les types de plans d’eau ainsi que les parcs et les zones agricoles.
L’Ouette d’Égypte a été introduite en Angleterre, aux Pays-Bas et en Allemagne où elle est commune aujourd’hui. Des oiseaux issus de ces populations sont de plus en plus souvent observés en France, en Belgique et dans d’autres pays d’Europe.
En France, l’espèce paraît désormais bien établie dans les régions Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais…), Lorraine et surtout Alsace, d’où elle commence à s’étendre en Franche-Comté (reproduction dans le Territoire de Belfort et dans la Haute-Saône).
En Belgique, cette espèce invasive colonise les lacs bruxellois et y niche depuis les années 1980. Plusieurs centaines de couples y sont sédentaires et sont visibles à l’année.
Elle a aussi été introduite en Floride depuis les années 1960, mais il n’est pas établi que ces populations se reproduisent à l’état sauvage.
En Suisse, après plusieurs nidifications dans les années 80 et 90, elle niche réguilièrement depuis 2003, surtout dans le nord-ouest du pays. Les effectifs augmentent régulièrement et atteignent 10-15 couples en 2015 et 2016.
L’Ouette d’Égypte vit en couples ou en petits groupes. Elle se perche fréquemment sur les arbres et les bâtiments.
Cette espèce se nourrit surtout à terre d’herbes et de graines.
Elle peut vivre jusqu’à 25 ans.
La reproduction est principalement observée en mars-avril mais elle peut survenir à d’autres périodes de l’année. En effet, l’espèce est capable de décaler sa période de reproduction en fonction des aléas climatiques, et d’avoir deux nichées par an. Ces facultés contribuent certainement à faciliter son adaptation au climat de l’Europe continentale et notamment à compenser la mortalité due aux rigueurs hivernales. Lorsque les conditions le permettent, des couvées sont observables dès le mois de février.
Le nid est placé sous un buisson. La femelle défend sa couvée avec agressivité.
Le mâle et la femelle protègent leur descendance jusqu’à ce qu’elle soit autonome, environ à l’âge de 10 semaines.
La population est comprise entre 210 000 et 600 000 individus, l’espèce n’est pas menacée.
Les variétés blanche et blonde sont considérées comme domestiques.