perdix perdix

Perdrix grise (Perdix perdix)

La Perdrix grise (Perdix perdix) est une espèce d’oiseau gallinacé, appartenant à la famille des Phasianidae, de l’ordre des Galliformes.

Elle est considérée comme chassable (gibier) dans certains pays, mais a depuis une cinquantaine d’années fortement régressé, et même disparu d’une partie importante de son aire naturelle de répartition.

Cette perdrix est essentiellement aujourd’hui trouvée sur des milieux ouverts, le plus souvent des terres agricoles d’Europe de l’ouest et d’Asie. Elle était autrefois largement présente en Amérique du Nord et est encore commune dans certaines régions du sud du Canada et du nord des États-Unis. Les femelles peuvent pondre jusqu’à vingt œufs dans un nid construit au sol, souvent en marge d’un champ de céréales, et plus communément blé d’hiver en Amérique du Nord. Comme beaucoup d’espèces appartenant à cette famille, c’est un oiseau non migrateur (sédentaire) terrestre, qui vit en petites bandes, sauf en saison de reproduction. Elle peut effectuer de petites migrations locales pour fuir une météorologie difficile avant de regagner son habitat.

Taille : Oiseau à la silhouette arrondie, à queue et ailes courtes. Il pèse adulte 350 à 400 grammes, pour une taille de 28 à 32 cm de long. Le bec est court et clair, arrondi et pointant légèrement vers le bas.
La tête est ronde. L’œil est foncé à la paupière inférieure ornée de rouge.
Couleur : gris bleuté, ocrée à brunâtre sur les ailes et les côtés de la tête, rectrices de couleur châtain, sous-caudales blanchâtres, flancs et poitrine gris, ventre blanc, généralement marqué d’une forme de fer à cheval brun-rouille chez les mâles et chez un grand nombre de femelles (le « fer à cheval » est plus petit et moins marqué chez la femelle). Les pattes et leurs doigts sont jaunâtres chez le jeune et gris-bleu chez l’adulte.
En période nuptiale, la couleur de la tête vire à l’orangé. Le cou et le haut du torse se parent de fines rayures alternant le gris et le gris clair. Les flancs se rayent de châtain et blanc.

Le duvet du poussin est gris sur le dessous et gris jaunâtre sur le dessus. Le juvénile a un plumage plus terne que l’adulte, brun jaunâtre et le bec foncé (et plus long ; adapté au régime insectivore) que celui de l’adulte.

kieerr-ik est le chant commun souvent émis la nuit. De jour le motif est plutôt «ker/uit, ker/uit» ou «kirric-kirric» et en vol «ripripriprip-rip-rip-rip». Cri d’alarme : «pitt pitt pitt». La perdrix est plus loquace en groupe et en vol.
Selon les auteurs et les régions, on dit que la perdrix grise brourit, cacabe, glousse, pirouitte, rappelle…

Les vols sont généralement courts. Les battements d’ailes sont bruyants, mais interrompus de vols planés. La perdrix grise peut décontenancer ses prédateurs par de brusques plongées vers le sol ou des virevoltes et virages sur l’aile.

La seule différence constante entre les sexes est ce qu’on appelle « le fer à cheval », tache rouille à deux barres transversales visible sur la poitrine du mâle. Cette tache est beaucoup moins marquée, voire quasiment insignifiante, chez la femelle. Ces taches ne sont présentes qu’après environ 16 semaines, après la mue donnant le plumage adulte. La seule façon de s’assurer du sexe est la présence de la croix de Lorraine située sur le plumage de l’aile des oiseaux. Si une simple barre verticale est présente le sujet est un mâle. Si une barre verticale et une ou deux barres horizontale sont présente il s’agit d’une femelle. Ce sexage par la plume ne peut être effectuer qu’a l’age adulte.

Après une parade nuptiale et un accouplement, la femelle pond 15 œufs en moyenne (10 à 20) en mai. Les œufs (brun-verdâtre/olivâtre) sont pondus sur plusieurs jours.
La femelle les couve durant 21 à 26 jours, seule. Si elle quitte le nid, elle recouvre partiellement les œufs de plantes ou feuilles mortes. Après l’éclosion (en juin ou début juillet), les poussins sont nourris d’insectes par les deux parents puis peu à peu de graines qu’ils apprennent ensuite à trouver seuls.
Les poussins savent effectuer de très petits vols dès 10 à 12 jours d’âge, puis des vols normaux à 16-20 jours.

Milieux ouverts de la montagne (2 500 m) jusqu’aux plaines cultivées (céréales, betterave, pomme de terre), ou zone bocagère et de bosquets. Elle semble fuir les zones humides et la forêt dense. par rapport à d’autres perdrix, même si elle voisine volontiers avec la perdrix rouge, elle semble préférer les climats plus frais que ceux de la zones méditerranéenne ou pyrénéenne où on ne la trouve qu’en montagne.

Ses populations sont en forte diminution dans les zones de grandes cultures en Europe (ex : – 55 % en Grande-Bretagne en 25 ans). Les adultes sont granivores, mais les jeunes se nourrissent d’insectes, qu’ils ne trouvent plus à manger en raison des pesticides ou qui peuvent avoir concentré ces produits toxiques quand la perdrix juvénile les mange. Certains grains enrobés de pesticides peuvent aussi empoisonner les adultes. Il est probable que ces mêmes pesticides affectent la santé des reproducteurs, voire leur santé reproductive. En France, elle est encore relativement courante dans les deux tiers nord du pays et dans les Pyrénées, mais elle a beaucoup régressé presque partout, surtout dans le bassin parisien et dans le Nord/Pas de Calais.Perdix perdix

Comme dans d’autres pays d’Europe, dont la France, au Royaume-Uni, des ONG telles que la Game Conservation Trust tentent de mettre fin à la baisse des populations par des plans de conservation. En 1995, cette espèce a été incluse dans le Plan d’action pour la biodiversité (Biodiversity action Plan). voir aussi le « Biodiversity Action Plan » du Royaume-Uni (et ses déclinaisons régionales par les County Concils.

Elle vit en couple ou trio de la fin d’hiver au printemps ou le reste de l’année en bandes dites « compagnies« . Les compagnies rassemblent une ou quelques familles (adultes et jeunes et adultes sans jeunes).
C’est une espèce légèrement lucifuge, qui semble s’activer les jours nuageux et qui se nourrit le plus à l’aube et au crépuscule.

Quand on les dérange, comme la plupart des oiseaux de ce type, les perdrix se sauvent en courant tout en lançant des regards vers la source de danger et/ou après s’être cachée s’envolent brutalement sur une courte distance avec un cri d’alarme : « rick rick rick ».

L’adulte est souvent réputé granivore (et les chasseurs les alimentent avec des agrainoirs), mais dans la nature, ils seraient plutôt omnivores, consommant aussi des végétaux (dont de petits fruits et baies), et de petits animaux (vers, invertébrés divers). Seuls les poussins sont nettement insectivores. Les 10 premiers jours de vie, le jeune ne peut chasser seul les insectes. Les parents les nourrissent d’invertébrés durant deux à trois semaines, puis les conduiront vers les champs de céréales ou vers d’autres graminées dans la montagne, sous les haies, etc., où ils sont susceptibles de fouiller le milieu pour y trouver des insectes et d’autres aliments. Si l’espèce a pu parfois être considérée comme « nuisible » en raison des grains qu’elle peut consommer, les jeunes jouent un rôle utile en débarrassant les champs des insectes. Un grand nombre des jeunes mourront avant de pouvoir se reproduire, victimes de leurs prédateurs naturels ou de maladie, ou empoisonnés par les pesticides (ou faute d’insectes à manger en quantité suffisante).

C’est une espèce qui a disparu d’une partie de son aire potentielle de répartition, et qui fait localement l’objet de Plans de gestion, voire de réintroductions ou confortement de population.

Des plans de chasse avec marquage obligatoire et/ou une limitation de la période de chasse à quelques jours dans l’année, voire des fermetures temporaires de la chasse sont ainsi pratiqués en France. Des quotas sont établis suite à des comptages des reproducteurs et/ou estimation du succès de reproduction. Il existe des divergences sur le fait de lutter contre les prédateurs de l’espèce (renard en particulier), certains estimant qu’ils jouent un rôle important de sélection naturelle en éliminant les animaux malades ou porteurs d’anomalies, au bénéfice de l’espèce, le nombre d’œufs annuellement pondus devant normalement suffire à pérenniser l’espèce, d’autant mieux que la sélection naturelle aura conservé les perdrix les plus vigoureuses. Dans les années 1990, des jachères cynégétiques ou faunistiques ont été mises en place dans de nombreux territoires, mais le broyage mécanique ou chimique (roundup) obligatoire en mi-juillet peut être responsable de la mort de nombreux oiseaux. Le surfactant du Roundup (adjuvant au glyphosate qui est la matière active biocide) étant toxique, il est possible qu’il ait également pu affecter l’espèce. La limitation de sa chasse semble avoir contribué à stabiliser voire à restaurer certaines populations (Par exemple, rien qu’en France, selon l’ONCFS qui recueille les statistiques départementales, l’enquête nationale 1998-1999 a conclu que 1 453 780 oiseaux avaient été abattus en une seule saison par les chasseurs français. De nombreux oiseaux blessés par plomb et morts dans la nature ne sont pas pris en compte par ces statistiques). La protection et restauration de ses habitats via la restauration de haies et bandes enherbées, l’agriculture bio ou la restauration d’une trame verte sont aussi des moyens de restaurer les effectifs de l’espèce. On a montré en Amérique du Nord (par étude de gésiers) que les perdrix pouvaient, comme de nombreux autres oiseaux s’intoxiquer (saturnisme) en mangeant des billes de plomb de chasse tombées au sol. En Amérique du Nord des munitions moins toxiques (sans plomb) sont utilisées.

Si l’espèce a localement disparu, ses métapopulations restent importantes, ce pourquoi son état n’est jugé que faiblement préoccupant du point de vue de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées. Certains auteurs estiment cependant qu’une partie de la richesse génétique des sous-population a été perdue, ce qui pourrait avoir des conséquences en termes de dynamique des populations

L’espèce a été introduite ou réintroduite (souvent avec succès) dans de nombreuses parties du monde pour la chasse, y compris de vastes régions de l’Amérique du Nord où il est plus communément connu sous le nom de perdrix de Hongrie (Hungarian partridge), ou plus simplement « Hun ».

  • Perdix perdix armoricana Hartert, 1917 dans une partie de la France (Ardennes, Morvan, Normandie, Bretagne, Ouest et Massif central) ;
  • Perdix perdix canescensButurlin, 1906
    • Perdix perdix furvescens
  • Perdix perdix hispaniensis Reichenow, 1892 dans les Pyrénées, les Monts Cantabres et le nord du Portugal ;
  • Perdix perdix hungarian
  • Perdix perdix italica Hartert, 1917 en Italie continentale ;
  • Perdix perdix lucida (Altum, 1894) dans le Norrbotten, en Finlande et dans une grande partie de la Russie ;
  • Perdix perdix perdix(Linnaeus, 1758) sur une grande partie de l’Europe (au nord jusqu’en Irlande, en Écosse, en Norvège et en Suède, à l’est jusqu’en Pologne, en Ukraine et à la Mer noire, au sud jusqu’à la Grèce, à l’Adriatique, aux Alpes et à l’est de la France) ;
    • Perdix perdix borkumensis
  • Perdix perdix robustaHomeyer & Tancre, 1883
    • Perdix perdix arenicola
  • Perdix perdix sphagnetorum (Altum, 1894) dans les tourbières et les plaines de la Frise et du nord-ouest de l’Allemagne.

foto: mihai baciu