Le pinson des arbres (Fringilla coelebs, Linnaeus, 1758) est une espèce de petit passereau, partiellement migrateur, très répandu, de la famille des fringillidés. C’est la plus fréquente et la plus répandue des trois espèces de pinsons.
Le pinson des arbres adulte, d’environ 15 cm de long, ainsi que le juvénile possèdent deux barres alaires blanches, assez significatives et la queue est gris-ardoisé au centre, avec les rectrices blanches. Le bec du pinson est gris-bleu en été et se brunit en hiver, et ses yeux sont marron foncé. Ses pattes et ses doigts sont brun clair à gris foncé. L’hiver, le plumage du pinson se ternit légèrement. Adulte, il pèse entre 20 et 25 g.
Attention à la confusion possible, notamment en vol, du pinson des arbres avec le pinson du Nord, assez semblable à la différence de son croupion blanc et de ses couleurs plus orangées.
Le mâle adulte a le dos brun-noisette, le ventre et la gorge rosâtre, les côtés de la tête rougeâtres, la calotte et la nuque bleu gris qui le différencient de la femelle, le front noir, les sous-caudales blanchâtres et le croupion verdâtre.
La femelle est beaucoup plus terne que le mâle, avec son ventre blanchâtre et son dos brun-olive pâle et les motifs de ses ailes sont moins marqués et moins étendus.
Le jeune et sa mère se ressemblent beaucoup, excepté que le jeune ne possède pas le croupion vert des adultes.
Le chant du pinson des arbres est une série brève, mais vigoureuse, de notes descendantes s’achevant sur une fioriture finale plus complexe, par exemple : « tchip-tchip-tchip-tchip-chett-chett-chett-chett-diddip-diddiooo ». Il comporte de nombreuses variations (individuelles et régionales). Son cri à l’arrêt est un typique « pink-pink », bien audible, et au vol c’est un « yùp-yùp », plus discret. Son cri d’alarme est un « tseee » ténu. Son cri de rut, lui, est variable, allant du « ruit » au « pchuîît ». Il fait aussi parfois entendre un « hweet » demandeur. Et lors des migrations les groupes lancent un « tchoop-tchoop » assez bas.
Lorsqu’il chante (le mâle étant le seul à chanter), c’est le plus souvent du haut d’un perchoir élevé, ou alors d’une branche basse, d’un arbuste, ou encore – mais c’est plus rare – à même le sol. Il chante très souvent, une grande partie de l’année, surtout entre février et mi-juillet. Les juvéniles acquièrent leur chant au contact des adultes. Voir par exemple : Metzmacher, M. 1995. La transmission du chant chez le Pinson des arbres (Fringilla c. coelebs) : phase sensible et rôle des tuteurs chez les oiseaux captifs. Alauda 63 : 123 – 134.
Au posé, il lance un « pink » explosif alors qu’en vol il émet habituellement un « yup » plus doux. Un « riiit », parfois appelé « cri de pluie », traduit une fonction mal déterminée, entre contact, alarme et marquage du territoire. Le chant est typique, stéréotypé, vigoureux et inlassablement répété. Il consiste en une courte strophe de quatre ou cinq notes aiguës et rapidement débitées, suivie d’une seconde strophe descendante et terminée par un trille éclatant. Début mars, les mâles commencent à bredouiller des chants informes ne possédant que la phrase du début. Avec le temps, ils gagnent en puissance et en durée jusqu’à l’obtention du chant complet avec la fioriture finale. Des variantes locales appelées « dialectes » ont été détectées, à la fois, dans les cris et les chants.
Son vol est onduleux, et une série de petits battements alterne la fermeture des ailes. Les individus nordiques, lors de la migration peuvent voler sur de très longues distances sans s’arrêter, car mêmes fatigués il continuent à voler, se laissant porter par le vent.
Le pinon desarbres préférant se nourrir sous les mangeoires que dedans, on le trouve souvent à sautiller sur le sol à récupérer les graines tombées. Lorsqu’il se déplace à terre, il marche à pas courts mais rapides.
Les pinsons des arbres sont en grande partie sédentaires, et les juvéniles ne peuvent se déplacer que sur de courtes distances depuis le lieu de leur éclosion. Les mâles et les femelles pinsons, se séparent souvent en groupes de chaque sexe, comme l’hiver et lors de la migration (que seuls les jeunes et les femelles effectuent).
Il est très sociable en dehors de la saison de reproduction. Lors de cette période le pinson des arbres est très territorial, et le mâle se montre très agressif, et défend son territoire en mettant en fuite les voisins et intrus. Lors de la parade nuptiale les disputes entre partenaires ne sont pas rares, mais ils continuent tout de même à se nourrir ensemble.
Il est inféodé globalement aux bois de conifères, décidus ou mixtes en plaine et en moyenne montagne. Mais il fréquente aussi les forêts claires avec leurs lisières et leurs clairières, les landes, les taillis, les vergers, les bosquets, les cultures, les parcs et les jardins des villes et des villages, autant de zones boisées pourvu qu’il dispose d’espace libre entre les arbres d’où sa rareté en forêt dense. Il est très répandu et son adaptation aux milieux ouverts transformés par l’homme a probablement contribué à son extension.
Son bec, à la fois large à la base et pointu, traduit une adaptation alimentaire mixte de graines et d’invertébrés. Les graines d’arbres les plus prisées sont celles de hêtres (Fagus), d’érables (Acer), de bouleaux (Betula), d’aulnes (Alnus) et de résineux. Les bourgeons, baies et fruits sauvages et cultivés ainsi que les graines des plantes herbacées et céréalières (surtout le colza) sont aussi consommés mais en période de reproduction le régime devient nettement insectivore. Les pinsons des arbres capturent des insectes dans les branches et sur les feuilles, voire au cours de petits vols vifs et acrobatiques.
- Groupe coelebs.
- F. c. coelebs (incluant F. c. hortensis, sous-espèce de l’Europe occidentale invalide pour de nombreux auteurs). Scandinavie, Pays-Bas, France, Sibérie, Italie, Balkans, Grèce, Turquie d’Europe, Ukraine et Russie d’Europe.
- F. c. solomkai. Crimée, rivage de la mer Azov, NE de la mer noire et au Caucase.
- F. c. caucassica. Iran, Azerbaïdjan et Asie Mineure.
- F. c. alexandrovi. Nord de l’Iran, en hiver au Moyen Orient.
- F. c. transcaspia. Nord-Est de l’Iran et Turkménie, en hiver au Moyen Orient.
- F. c. syriaca. Levant et Chypre.
- F. c. gengleri. Grande-Bretagne et Irlande.
- F. c. blearica. Portugal, Espagne et Baléares.
- F. c. tyrrhenica. Corse.
- F. c. sarda. Sardaigne.
- Groupe spodiogenys.
- F. c. africana. Maroc, Algérie, NO Tunisie et NE Libye.
- F. c. spodiogenys. Tunisie et NO Libye.
- Groupe canariensis.
- F. c. canariensis (synonyme F. c. tintillon). Tenerife, Grande Canarie et Gomera (Canaries).
- F. c. palmae. La Palma (Canaries).
- F. c. ombriosa. Hierro (Canaries).
- F. c. maderensis. Madère.
- F. c. moreletti. Açores
Seules certaines variétés d’élevage sont considérées comme domestiques.
Le Pinson des arbres vit dans toute l’Europe, au Maghreb, en Égypte et en Mauritanie, au Moyen-Orient sauf au Yémen et en Oman, dans toute l’Asie sauf en Asie du Sud-Est, dans les Corées et au Japon. Il a aussi été introduit en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud. Il a aussi été aperçu au Groenland et au Québec.
Seuls les individus nordiques sont considérés comme migrateurs.
Dès février-mars le mâle établit son territoire puis la femelle vient le rejoindre peu après. C’est elle seule qui décide où se trouvera le nid, le mâle l’aidant rarement. Une fois le lieu défini, en général dans une enfourchure, la femelle commence à construire le nid. Il est fait de mousse, de brindilles, de fils d’araignée soigneusement assemblés, et souvent camouflé avec l’écorce de l’arbre même dans lequel il est bâti.
Le pinson des arbres niche deux fois par an, la première nichée s’effectue généralement en avril-mai, la seconde en juin-juillet.
Lorsque les jeunes éclosent, les adultes les nourrissent pendant les deux semaines qu’ils passent au nid, car ils sont nidicoles, leur apportant principalement des insectes et des araignées. Une fois les jeunes partis du nid, leurs parents continuent à les nourrir quelque temps après.
Le pinson des arbres adulte est principalement granivore, après la saison des nids il forme des bandes avec d’autres granivores, qui s’installent dans les jardins et les parcs à proximité des mangeoires à graines. Mais il se nourrit aussi d’invertébrés tels que les araignées, les chenilles et les insectes, et de temps en temps de petits fruits.
Le mot pinson vient du latin vulgaire pincio. La première partie, pinc, est une onomatopée décrivant son cri et se retrouve dans de très nombreuses langues européennes comme l’allemand fink ou le breton pint.
Le nom du genre, Fringilla, vient du nom de l’oiseau en latin et a donné, en italien, fringuello.
Le nom de l’espèce, coelebs, signifie, en latin, célibataire (caelebs). Il aurait été choisi par le naturaliste Linné car en Suède, seuls les femelles et les juvéniles migrent en hiver tandis que les mâles restent sur place.
Les populations de pinsons des arbres ont été menacées vers les années 1950, par l’usage intensif des pesticides et des herbicides, mais ils sont à présent largement répandus et communs, grâce au recul de l’utilisation de certains produits.
Le pinson des arbres bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter. Depuis 2009, ces interdictions ne s’appliquent plus aux sujets nés et élevés en captivité.