Le Plongeon arctique (Gavia arctica), aussi appelé au Québec Huart arctique, est une espèce de gaviidé de taille moyenne, parfois confondu avec le Plongeon huard.
C’est un oiseau presque aussi gros qu’une oie, mesurant de 58 à 73 cm et pesant en moyenne 2 500 g pour les femelles, et 3 500 g pour les mâles. Son envergure varie entre 105 et 125 cm.
Son corps fuselé et ses pattes palmées noires, très en arrière du corps, sont adaptées à la propulsion en milieu aquatique.
Les adultes nicheurs ressemblent à un petit plongeon huard, aux lignes plus fines. Mâles et femelles ont la tête grise, une grande tache triangulaire noire sur la gorge, des bandes noires et blanches sur le côté du cou et sur la poitrine et le ventre blanc. Le dos présente des bandes noires et blanches sur la partie supérieure, et un damier noir et blanc sur le flanc et les ailes.
Le plumage d’hiver est plus terne, gris-brun foncé sur le dos, faiblement tacheté, avec le ventre, le menton et l’avant du cou blancs. Le bec, gris foncé lors de la nidification, devient plus clair en hiver. La queue est courte et noire. Le bec est en forme de poignard.
Cet oiseau est protégé en Europe. Même si sa répartition reste assez stable, la population est en très net déclin dans certaines zones (en Finlande par exemple). Les œufs du plongeon arctique présentent un taux alarmant de pollution, en mercure notamment, et le taux de reproduction n’arrive plus à compenser le taux de mortalité. Il faut ajouter à ce problème la pression humaine sur les sites de nidification, ce qui place ce plongeon dans une situation préoccupante. C’est ce qui a poussé la Commission européenne (Directive oiseaux), la Convention de Berne (protection de la vie sauvage), le CMS (Convention de Bonn), l’AEWA Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie et la Convention concernant les oiseaux migrateurs à le protéger.
Birdlife International décrit l’espèce comme « vulnérable » en Europe. Bien que selon les estimations de cette organisation, la population européenne comprendrait de 51 000 à 92 000 couples en été, et 17 000 hivernants (Russie incluse), eux aussi ont remarqué le déclin de population, en Russie notamment. L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) a elle aussi déclaré l’espèce vulnérable depuis 1994. Ce plongeon a en effet été déclaré comme « à surveiller » par la Norvège, la Suède et la Finlande, « en danger » par la Lettonie et la Lituanie et éteinte en Pologne.
L’AEWA classe cette espèce dans la catégorie B2c (populations vulnérables (plus de 100 000 individus mais considérées comme nécessitant une attention spéciale en raison d’une manifestation d’un déclin significatif à long terme)) pour les populations de l’Europe et de l’ouest de la Sibérie, et dans la catégorie C1 (population assez nombreuse et peu menacée) pour celles de l’est de la Sibérie et de la mer Caspienne.
L’UICN classe le plongeon arctique dans la catégorie LC (« préoccupation mineure »), car sa population mondiale a été estimée entre 130 000 et 2 millions individus, répartis sur un territoire estimé à 10 millions de km2.
Ce plongeon est sensible au virus H5N1 de la grippe aviaire (un cas en Allemagne a été confirmé début juillet 2007).
Le Plongeon du Pacique et le Plongeon arctique avaient l’habitude, au large du Japon en fin d’hiver, de pêcher collectivement de petits poissons, les réunissant dans une aire réduite afin de les capturer plus facilement. Ceci attirait de plus gros poissons prédateurs, que les pêcheurs japonais pouvaient alors capturer en grand nombre. Avec une telle aide, les pêcheurs gagnaient en février-mars suffisamment d’argent pour vivre un an; c’est pourquoi ces plongeons étaient considérés comme des messagers des cieux. De nos jours, le déclin des plongeons dans ces régions et l’adoption de nouvelles techniques de pêche ont fait disparaître ces pratiques
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