Le Pluvier doré (Pluvialis apricaria) est une espèce de limicole de taille moyenne (28 cm de longueur) appartenant à la famille des Charadriidae.
Sa migration en boucle lui fait parcourir plus de 20 000 kilomètres par an pour bénéficier successivement des étés boréal et austral. Nés dans l’Alaska ou dans l’est de la Sibérie, les champions de l’espèce regagnent à l’automne la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
C’est une espèce qui était autrefois très abondante en France dans les zones cultivées ; Pierre Belon disait de lui que « l’on en apporte souvent des contrées de la Beausse et en si grande abondance, comme aussi des autres lieux labourables, que si on l’entreprendroit, on en trouveroit au marché à charger charrettes » (Piere Belon du Mans, in L’ Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel publiée en 1555 ; V, 18,260 ; cité par Philippe Glardon ).
Le Pluvier doré mesure 26 à 29 cm de long, pour une envergure allant de 67 à 76 cm et une masse comprise entre 135 et 239 g (en moyenne 180 g).
Deux formes sont connues : elles étaient d’ailleurs considérées comme deux sous-espèces (altifrons et apricaria). Toutefois, cette distinction entre la première nordique au plumage contrasté et la seconde méridionale au plumage plus terne semble difficile à maintenir en raison de la variabilité des deux phases en Europe.
Le mâle adulte du type altifrons en plumage nuptial a le front blanc, le dessus de la tête noir tacheté de jaune, l’arrière du cou jaune tacheté de gris brun et de blanc et le reste des parties supérieures de la même couleur que le dessus de la tête. Un plastron noir marque les parties inférieures jusqu’au bas-ventre.
Chez le type apricaria, le plastron sombre est plus ou moins réduit, plus ou moins teinté de brun et mêlé de blanc sur les côtés.
En plumage internuptial, les deux sexes sont semblables. Le dessus du corps est plus brun et tacheté de jaune, le front est pâle, les sourcils indistincts. Une zone blanchâtre entoure chaque œil. Les joues et les côtés du cou sont jaunâtres rayés de brun gris, la gorge est pâle, la poitrine brunâtre tachetée de brun gris. Le reste des parties inférieures est blanc et marqué de brun gris aux flancs.
Le bec est noir, les pattes gris vert à noirâtre et les iris brun foncé.
Le jeune ressemble à l’adulte en plumage internuptial mais est plus gris dessous et plus nettement tacheté de brun gris à la poitrine.
Les adultes effectuent une mue complète entre juin et novembre, débutant par les rémiges et les rectrices, et une partielle de février à mai. La mue partielle des jeunes se déroule de septembre à novembre.
Le Pluvier doré produit des sons flûtés, en tloû, ou des tirr-piou lors de l’appariement.
Le Pluvier doré chasse ses proies à vue et à l’ouïe. Il consomme surtout des invertébrés mais également des végétaux.
Le nid est construit dans un creux du sol, avec des brindilles, du foin et des feuilles.
La femelle pond généralement 4 œufs, quelquefois 3, piriformes, jaunes roussâtres et tachetés de gris et de brun, dont la taille a pour valeurs extrêmes : 45,5-56,3 mm × 33,2-38,3 mm. Elle les couve avec le mâle durant 27 jours, et le partenaire inoccupé surveille, faisant fuir les prédateurs en les attirant ailleurs.
Le Pluvier doré peut vivre jusqu’à 12 ans
On le trouve dans une grande partie du Paléarctique, c’est-à-dire dans toute l’Europe, en Asie au nord et au Proche-Orient, à l’est, ainsi qu’en Afrique du Nord. Il vit également sur le continent américain, surtout au Canada. Au sud, il habite jusqu’en Australie.
Certaines populations sont sédentaires, telles celles des îles britanniques. Les populations migratrices quittent leurs aires de nidification en automne, y revenant en mars et avril.
Les pluviers dorés aiment les terrains ouverts, à la végétation basse, à l’herbe rase. Ils fréquentent les terrains plats, puisqu’ils se déplacent en marchant. Ils affectionnent les paysages parsemés de marécages, les landes et les toundras.
En hiver, ils vivent également dans les prairies, dans les cultures de céréales et autres terrains cultivés.
Pluvialis apricaria admet plusieurs synonymes latins :
- Charadrius pluvialis Linné
- Pluvialis aurea Brisson
- Charadrius apricarius Linné
On distinguait autrefois à leur plumage les sous-espèces P. a. apricaria (Linnaeus, 1758) et P. a. altifrons (Brehm, 1831). Une troisième a été décrite, P. a. oreophilos Meinertzhagen, 1921, regroupant les individus des îles Britanniques, du Danemark et de l’Allemagne, mais elle est actuellement considérée comme non valide