Le Rougequeue à front blanc ou Rossignol de muraille (Phoenicurus phoenicurus) est une espèce de passereaux de la famille des Muscicapidae.
Le rouge-queue à front blanc est un passereau élancé, droit et qui hoche la queue d’un roux marqué. Le mâle a une poitrine orangée, un masque noir et un front blanc. À la fin de l’été, les couleurs de son plumage neuf (mue complète en juillet-août) sont estompées. La parure de la femelle est plus discrète : dessus gris brun, dessous fauve orangé ; la queue, en revanche, est aussi marquée que chez le mâle. Cet oiseau mesure 13 à 14 cm de longueur pour une envergure de 22 à 23 cm et une masse de 12 à 17 g.
Le cri de contact du rouge-queue à front blanc est un huit ascendant rappelant, en plus accéléré, celui du pouillot fitis avec des tittittit…nerveux. Le chant du rouge-queue à front blanc est une phrase brève, mélodieuse et empreint de mélancolie comme le chant hivernal du rouge-gorge. Le début du chant est composé de notes sonores qui rapidement se terminent en un amalgame imprécis comme si l’oiseau avait oublié la suite.
Le rouge-queue à front blanc est un passereau insectivore. Depuis son poste de chasse élevé il capture ses proies en plongeant, virevoltant un peu à la manière d’un gobe-mouche.
Le rouge-queue à front blanc arrive dans les premiers jours d’avril (parfois fin mars) et cherche activement les emplacements favorables à sa reproduction. La ponte a lieu généralement dans la première quinzaine du mois de mai : 5 à 7 œufs turquoise incubés pendant une douzaine de jours ; les jeunes quitteront le nid après une douzaine de jours. Fin juin une seconde ponte peut avoir lieu. Durant les mois de juillet et août, le rouge-queue à front blanc s’éclipse pour effectuer sa mue. Dans la deuxième quinzaine d’août la migration post-nuptiale démarre avec son apogée dans la deuxième semaine de septembre. Le rouge-queue à front blanc hiverne de l’Afrique du Nord jusqu’en Afrique Tropicale.
Le rouge-queue à front blanc est, comme toutes les espèces du genre Phoenicurus, originaire d’Asie centrale, il occupe un vaste espace allant de l’ouest de l’Asie aux zones boréales, tempérées, méditerranéennes et steppiques de l’Europe. À l’ouest, le rouge-queue à front blanc est peu présent en Irlande et au Portugal.
La présence du rouge-queue à front blanc sur l’ensemble du territoire métropolitain est attestée depuis le XIXe siècle. Toutefois, il reste localisé en Bretagne et généralement absent des zones basses méditerranéenne, de Corse et ponctuellement dans certains territoires de France (estuaire de la Loire, Centre…).
Le rouge-queue à front blanc occupe l’ensemble de l’Aquitaine à l’exception d’une partie du bassin versant de l’Adour. Sa présence n’est pas notée dans le centre du massif landais, et dans les Pyrénées le rouge-queue à front blanc aurait pour limite altitudinale 500 mètres (2 000 m pour les Alpes).
Le rouge-queue à front blanc est inféodé à l’arbre ; il se rencontre dans une grande variété de milieux boisés ou plantés d’arbres. Il affectionne les feuillus mais apprécie également les forêts de pins maritimes. Le rouge-queue à front blanc niche en cavité, il a donc besoin de vieux arbres ou de nichoirs artificiels pour sa reproduction ; il niche également dans les cavités des murs de construction.
Les densités de rouge-queue à front blanc en Aquitaine sont faibles et un sentiment de « très nette régression des effectifs » est rapporté pour l’Aquitaine sans réel suivi des populations. Toutefois cette tendance est étayée par les contributions d’autres régions françaises. Le rouge-queue à front blanc a besoin d’une gestion sylvicole adapté, garantissant la présence de vieux arbres et plus avantageusement encore d’îlots de vieillissement. Pour l’élevage de ses jeunes, le rouge-queue à front blanc a besoin d’une bonne disponibilité en proies et l’impact des pesticides notamment dans les parcs péri-urbains et urbains n’est pas sans conséquences sur la dynamique de ses populations. La mise en place de nichoirs en milieux forestiers peut être favorable à sa reproduction. S’agissant d’une espèce migratrice, les facteurs influençant sa dynamique de population restent complexes à analyser et encore plus à orienter.
Le rougequeue à front blanc bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire1. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.