La Sterne pierregarin (Sterna hirundo), aussi connue sous les noms d’estorlet, de goélette ou d’hirondelle de mer, est une espèce d’oiseau de la famille des laridés.
Selon le grand dictionnaire terminologique, l’« estorlet » ou la « Sterne pierregarin » hiverne sur les rives du golfe du Mexique et du sud de la Floride, jusqu’en Amérique centrale. Au début de chaque printemps, les colonies reviennent occuper leurs aires de nidification de l’hémisphère Nord. Dans le golfe du Saint-Laurent, les plus grosses concentrations de sternes pierregarin se trouvent dans l’archipel de Mingan, aux îles de la Madeleine et dans la zone comprise entre l’île à la Brume et les îles Sainte-Marie. On en trouve aussi en Gaspésie, dont la colonie de Carleton-sur-Mer.
Plus globalement, son aire de répartition s’étend en Europe, Asie et Amérique du Nord, jusqu’aux Caraïbes, mais l’espèce n’est courante – et uniquement localement – que sur les littoraux. En zone continentale européenne, elle ne niche en colonies que sur quelques cours d’eau naturels en France, Italie, Pologne et dans l’ex-URSS. Elle hiverne au large de l’Afrique, jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande.
La Sterne pierregarin habite aussi bien les zones côtières qu’à l’intérieur des terres, dans les habitats les plus divers. À l’intérieur, elle est liée aux rivières et aux lacs. Sur le littoral, elle niche de préférence sur des îlots rocheux, mais aussi sur des plages et au bord de marais. Elle a été observée en Champagne au-dessus des lacs de la forêt d’Orient le 23 avril 2008, et est annuellement présente en bords de Loire aux alentours d’Orléans.
Le terme « estorlet » et ses variantes « esterlet », « esterlais », « isterlet » et « istorlet » sont d’un usage beaucoup moins courant et particulier au français du Canada, notamment au français acadien. L’appellation « esterlet » serait une forme ancienne issue du terme « étélet » attesté en Normandie au XVIe siècle. Dans son édition de 1762, le Dictionnaire de l’Académie française ne faisait pas référence aux racines normandes et définissait le terme comme suit : « oiseau aquatique de la Côte d’Acadie ». Le terme n’est plus attesté dans les éditions subséquentes du dictionnaire.
L’appellation « Sterne pierregarin » a été adoptée en 1993 par la Commission internationale des noms français des oiseaux. Toutefois, les termes « sterne commune » et « hirondelle de mer » sont restés usuels.
Cet ancien mot du Québec et de l’Acadie est devenu un peu mieux connu parce que Marie Laberge l’a utilisé dans son roman intitulé « Gabrielle » publié en 2000. Dans ce roman, Edward Miller bien souvent appelle sa femme Gabrielle « l’estorlet ».
Gilles Vigneault a utilisé la variante istorlet dans le refrain de sa chanson Si les bateaux, parue en 1963.
« Profond comme au large de l’île
Doux comme une aile d’istorlet
Loin comme l’Angleterre
Je t’aimerai
Je t’aimerai »
- Longueur : 31 – 35 cm
- Envergure : 82 – 95 cm
- Poids : 90 – 150 gr
Le vol rapide et gracieux de cet oiseau évoque celui de l’hirondelle. Cette caractéristique lui a valu le nom usuel d’« hirondelle de mer ». C’est un oiseau palmipède, de l’ordre des Charadriiformes et de la famille des Laridae, dont le plumage est blanc et gris, la calotte entièrement noire jusqu’aux yeux et le bec rouge orangé à pointe noire.
Petits poissons (éperlans, lançons) et invertébrés aquatiques. Cueille des insectes à la surface, en vol. c’est une espèce d’oiseau où la concurrence intraspécifique est très importante. La sterne pierregarin pour pêcher repère les bancs de poissons et se positionne au dessus en faisant un vol stationnaire de quelques secondes puis plonge en piqué pour saisir sa proie.
Creux dans le sable ou la terre sèche. 2 à 4 œufs en une ponte, de mai à juillet, les œufs sont couvés. Pendant cette période, la compétition interspécifique est très importante en ce qui concerne le site de nidification. Les sternes peuvent se montrer agressives envers les humains et les autres espèces prédatrices des couvées (goélands marins, argentés, faucons crécerelle et pèlerin)
La Sterne pierregarin bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Elle est inscrite à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l’enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l’utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l’acheter.
foto:mihai baciu – chettusia